La première fois

C.BREUIL – Canva

L’importance du premier rapport

La première expérience sexuelle est bien souvent déterminante. L’analyse de la première fois permet d’aider à comprendre certaines pratiques ou comportements sexuels au cours de la vie adulte. Sauf intoxication éthylique, on n’oublie jamais sa première fois. Il s’agit de ses « premiers pas » dans la sexualité adulte. L’évènement et les circonstances s’impriment dans la mémoire à long terme d’une personne. Un premier rapport, qu’il soit réputé précoce ou tardif induit un certain nombres de circonstances qui donnent le ton de la sexualité future.

La différence qui a existé entre ce qu’imaginait devoir être un rapport sexuel et le plaisir que la jeune femme comptait y trouver et ce qu’elle a vécu réellement lors de son tout premier rapport sexuel est souvent tellement importante, que la déception de la jeune fille est vive.

De la même façon que la peur que le jeune homme a ressenti en présence de la femme avec laquelle il n’était pas encore familiarisé au cours de ses premiers rapports ainsi que la panique à bord qu’il a éprouvé dans la situation sexuelle qu’il ne connaissait pas encore ont pu jouer un rôle dans certaines dysfonctions qui se manifesteront ensuite. Une entrée en relation trop tardive (après l’âge moyen) avec le monde féminin est le plus souvent à l’origine de tensions psycho fonctionnelles importantes.

Un sentiment d’échec lors du tout premier rapport sexuel va induire chez l’individu une perte d’affirmation de soi, une dévalorisation de sa personnalité sexuelle. Cela peut aller jusqu’à l’obsession qui pollue parfois la capacité à accéder à des relations sexuelles de qualité et même être à l’origine d’un état dépressif réactionnel. Je disais plus haut que tout le monde se souvient du premier partenaire qu’il a tenu dans ses bras, mais surtout tout homme se souviendra également de son tout premier rapport sexuel, surtout s’il l’a vécu dans la honte ou l’humiliation.

Premier rapport et prostitution

Il y a 50 ans de ça, environ un homme sur dix s’initiait à la sexualité avec une prostituée. Aujourd’hui la prostitution comme moyen de se « dépuceler » a pratiquement disparu. Il faut dire que les lois en vigueur n’y sont pas favorables non plus.

Avouer sa virginité

Pas facile d’avouer sa virginité, particulièrement lorsque nous avons l’impression d’avoir dépassé l’âge moyen. 30 % des hommes n’osent pas dévoiler cette information contre 8 % des femmes qui ne préviennent pas leur partenaire.

L’amour pèse beaucoup dans la balance et bien que notre société ait évolué, on est toujours majoritairement amoureux au moment de passer à l’acte et il s’agit le plus souvent d’une personne qu’on fréquente depuis plusieurs mois. Tout ça pour dire que réunir des conditions propices et avoir confiance en la personne avec qui on souhaite perdre sa virginité est primordial. Si nous sommes émotionnellement impliqués, la crainte du jugement sera toujours moins importante et il se peut même que le ou la partenaire soit flatté (e) d’être the first et d’avoir le privilège de modeler son partenaire à sa façon.

Je crois que la seule ligne de conduite à suivre si l’on complexe sur cette virginité, qu’elle soit tardive ou non c’est de se dire qu’on l’avouera lorsque ce sera le bon moment.

  • Relation non sérieuse : aucun intérêt d’en parler au risque de faire fuir l’intéressé qui aura peur que l’autre cherche du sérieux ou peur du fiasco éventuel.
  • Relation sérieuse : on attend la circonstance qui fera que… Inutile de dire à l’occasion d’un tchat sur internet « tu sais je suis puceau/pucelle ». On peut très bien remplacer par « je n’ai pas eu beaucoup d’hommes ou de femmes dans ma vie » si l’autre devient trop curieux. Ensuite on pourra se livrer davantage si les rendez-vous deviennent sérieux et basés sur la confiance mutuelle (espèce en voie de disparition).

50 nuances de rien

Aujourd’hui les normes sexuelles véhiculées par notre société nous stressent et nous dictent une performance à atteindre à tout prix. Je suis impressionnée de l’impact Christian GREY sur les jeunes couples :

Qu’est-ce qui excite les hommes aujourd’hui ? une belle poupée vierge et nunuche qui se mettra dans toutes les positions suggestives qu’on a maté dans nos pornos?

Qu’est-ce qui excite les femmes aujourd’hui ? un play boy torturé psychologiquement, milliardaire qui prend un air sulfureux lorsqu’il use des pratiques sadomasochistes ?

Mon Dieu que c’est triste d’essayer de conformer sa sexualité à ce type de navet en se disant que c’est peut-être ça la clé de l’épanouissement intime et sexuel, que c’est peut-être ça la vraie vie.

Parfois en séance des personnes peu expérimentées me demandent quel support visuel regarder pour s’imprégner de scènes romantiques et érotiques. Vous voulez des scènes chaudes et bien jouées, de la tension sexuelle entre deux personnages, de la sensualité : regardez Basic Instinct. La référence ne date pas d’aujourd’hui mais au moins ça c’était un film osé, bien joué qui peut faire monter la pression. Autre film sensuel, érotique voire lubrique : l’amant. . Un dernier ultra-célèbre en matière d’érotisme dont la sensualité (loin d’être devenue désuète) s’impose comme une référence indémodable : 9 semaines 1/2. Qu’on soit homme ou femme on ne peut pas rester de marbre devant une Kim BASINGER qui se fait « machiner » dans les escaliers sous la pluie ou devant son strip tease si sexy. On glisse au milieu un film romantique culte : Dirty Dancing et on finira par un porno : les petites écolières avec Brigitte LAHAIE. Je ne fais pas l’apologie du porno et le déconseille même à mes patients mais c’est le seul film X qu’on peut qualifier de normal. Peut-être parce que c’était une autre époque. Le scénario est un peu faible bien sûr mais pas de violence et si vous êtes amateur d’un peu de pilosité genre triangle équilatéral du 50 nuances numéro 1, vous serez servi. Les actrices n’étaient pas siliconées de partout et maltraitées comme elles le sont dans le porno de maintenant et ce n’est pas Brigitte qui me contredira. Je parle des femmes mais les hommes ne sont pas épargnés non plus dans le monde du X. J’ai l’impression d’avoir 100 ans en écrivant ces lignes mais je me fais plaisir !

Quelques conseils pour ceux qui croient encore à la rencontre spontanée

Osez la spontanéité, c’est ce qui paie le plus.

En règle générale, par peur de déranger ou d’être ridicule nous n’osons pas aller vers l’autre. Pourtant, le risque de rejet est pratiquement nul si l’on agit avec tact et délicatesse. On peut ainsi engager la conversation avec un inconnu, quelqu’un qu’on croise en soirée (pas trop en ce moment hein), au travail, dans un commerce, dans les transports en commun si on daigne lâcher un peu sa voiture.

Comment se lancer ? Un petit sourire, une question (demander l’heure, de l’aide, son chemin) et c’est parti pour un dialogue permettant de faire connaissance. En revanche, on arrête avant de devenir lourd(e). Il faut savoir observer les messages non verbaux envoyés par vos interlocuteurs (sourire, encouragement, agacement…). Si la personne se détourne de vous, ne le prenez pas au pied de la lettre. Paris ne s’est pas fait en un jour. Il s’agit peut-être d’une personne déjà en couple, énervée par un évènement survenu dans sa journée, préoccupée. On ne sait pas toujours ce que vivent les gens.

Conclusion

Revenons à nos moutons : la première fois. Surtout n’en attendez pas un feu d’artifice : ça va en s’améliorant qu’on soit vierge ou non d’ailleurs. 3 choses à éviter absolument pour cette occasion :

  1. Imposer des positions trop suggestives
  2. Tout vouloir voir de son partenaire
  3. Proposer la sodomie d’entrée de jeu (pratique tabou par excellence)

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